Éditorial

« Je cherche une connexion directe au monde.

Mon souhait est d’établir un échange au-delà des cultures, au-delà des corps, au-delà de l’esprit, d’accéder à la profondeur de l’être, à la source de l’énergie de vie.

Les émotions et les sensations sont des outils parmi d’autres, la liberté donnée aux artistes qui m’entourent aussi.

Elles sont des portes ouvertes vers soi. Elles nous transportent au plus intime, à ce qui fait de nous des êtres en quête d’humanité.

La Manufacture est un point de convergence entre la formation et les métiers.
J’ai toujours privilégié ce lien essentiel.

Depuis 30 ans et avec l’aide de beaucoup, nous avons construit La Manufacture pour la danse. C’est un espace-temps dédié à l’ouverture d’esprit, à l’émergence de soi, à la libre expression.

Les codes, les usages, les normes, les modes, le résultat aussi ne m’importent peu. Je suis sensible à la démarche, à la direction dans laquelle s’inscrit l’artiste, à la volonté d’en faire le sens de sa vie.

J’espère l’instant qui survient, magique et inattendu. »

Vendetta Mathea, Philippe Verrièle, Amélie Grand - Forum de la Fnac - Avignon
Vendetta Mathea, Philippe Verrièle, Amélie Grand - Forum de la Fnac - Avignon

Pour Vendetta Mathea, les propositions de formation mises en place par La Manufacture font suite aux actions de formation professionnelle initiées en 1983, peu après la création de sa compagnie, qui lui ont permis de former personnellement de nombreux danseurs interprètes, chorégraphes et professeurs de danse, acteurs de leurs propres formations et développements artistiques.

« Enseigner est une médiation.

Acquérir des connaissances n’est pas apprendre car apprendre n’est pas un processus accumulatif. Apprendre est un échange d’instant en instant, un mouvement du connaître qui n’a ni commencement ni fin et qui suppose un état dans lequel l’esprit n’est pas investi par l’autorité du savoir.

S’inscrire au-delà de l’apprentissage d’une discipline dans une approche éducative et de mise en valeur des capacités expressives, communicatives et créatives de l’élève danseur.

Mettre en jeu la totalité de sa personne, dans ses dimensions physiques, intellectuelles, émotionnelles et énergétiques.

Proposer une différenciation de la personne par rapport au groupe par le développement de la faculté de perception et une intégration de la personne au groupe par la recherche de la dynamique et le sens de la solidarité.
Analyser la progression de manière continue et différenciée.

Danser enfin, car c’est la danse qui fait la technique. »

Quand elle parle de la danse, Vendetta Mathea évoque l’intelligence corporelle et émotionnelle.

« Dans la démarche de transmission que ce soit pour la création ou dans la pédagogie, je fais appel aux notions habituelles d’espace, de temps, de poids et, en premier lieu, au rythme en lien permanent avec les qualités du mouvement.

Mes principaux outils sont la simplicité, la patience, l’enthousiasme, la considération pour soi et pour l’autre, l’évolution, la répétition et la sensibilité.

Le but de mon travail est de faire entrer l’artiste comme le spectateur dans son propre univers par l’écoute de son corps, de l’intérieur, par la perception des sensations et au moyen du développement de son intelligence corporelle et émotionnelle.

Le but recherché est de développer une conscience de soi, une connexion à son instinct émotionnel.

Il s’agit de comprendre la connexion entre le corps, les émotions et les sentiments, à la quête des sensations.
De comprendre comment ces sentiments et l’énergie qui les provoque et les supporte font bouger le corps et l’âme.

Cette connexion à soi induit une conversation intime qui permet de comprendre le lien, originel et naturel, entre soi et son propre corps.

Un lien-langage qui mobilise le corps et l’être dans toutes ses composantes. »

L’équipe pédagogique est composée d’enseignants et artistes associés dont certains ont été formés à La Manufacture, d’artistes en résidence, de membres de la compagnie accueillie dans le cadre de la Résidence Territoriale, de spécialistes reconnus pour leur expérience dans des domaines d’activité liées à la danse et à son environnement, et d’artistes de passage programmés par les partenaires de La Manufacture.

Lors des 10 dernières années, La Manufacture a accueilli 424 apprenants dans les différents cursus de formation.

Parmi eux

Manu Badás (carrière au Mexique), Suzel Barbaroux (danse avec Cie Michèle Dhallu), Surya Berthomieux (compagnie Surya B, parcourt le monde pour les 225 représentations des pièces Homme/Animal et Water Soul), Anne-Laure Bonté, Marie Brossard, Manon Contrino, Claire Darracq (danse avec Cies Passaros et K3MK Company en Suisse), Béatrice Debrabant (danse avec Ben Fury, Abderzak Houmi, Anton Lachki, Rafael de Paula, Hedi et Ali Thabet), Margaux Devanne, Aline Desbois, Frances Donohoe (carrière aux États-Unis), Karima El Amrani (compagnie Smitten, danse avec Clod Ensemble, Hofesh Shechter, Christoph Winkler, compagnie 7273), Jody Etienne, Charlotte Forgue, Thibault Fouilland, Hélène Gaillard, Adélie Garsault (comédienne), Nicolas Garsault (danse avec Kaori Ito, François Veyrunes, Jérôme Bel), Olga Gnéné, Sarah Goliard, Lorenzo Grochain (comédien), Lucile Graciano alias Frak (carrière à New York), Florine Icart, Claire Lamothe (danse avec Cie Baro d’Evel, Cie Ulltima Vez, Wim Vandekeybus), Anna Larat, Link Le Neil (champion du monde 2022 de Breakdance en duo, danse avec Brahim Bouchelaghem, Amala Dianor, Lionel Hun, Yaman Okur, Marie-Claude Pietragalla), Grégory Lesbats (éducateur), Nick Liestal, Bounheang Lithavone, Chloé Longueville, Claudia Manes, Yukino Narasaki, Antoine Pieri (médecin), Julie Raffo, Kristina Sak, Brice Taupin, Jessica Tougloh (chanteuse), Alyso Tork, Manon Zelazny.

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